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Interview C.M MUNOZ (Les Cœurs en fleurs)


Peux-tu nous présenter ton livre en quelques mots ?


- Les Cœurs en fleurs est le tout premier roman épistolaire que j’écris. Il s’agit de l’histoire de Roméo et Apolline qui ont tous les deux décidé de s’inscrire sur un site à la recherche de correspondants. Apolline décide un soir d’écrire à Roméo qui est conquis par le premier échange. Les mots d’Apolline ont résonné en lui comme une inspiration, une lueur d’espoir qui ferait vivre à nouveau la beauté des lettres.


Que penses-tu du fait que l’ère du numérique a pris de l’ampleur et a enquelque sorte réussi à détrôner les correspondances épistolaires ?


- Pour ma part, je crois qu’il est inutile de nier l’importance et l’utilité du numérique. Lorsqu’il est bien utilisé, ce nouvel outil aide pas mal. Cependant, il fait dorénavant

partie de notre quotidien et ne laisse plus vraiment de la place aux correspondances épistolaires. Au lieu d’écrire et de soigner notre graphie, nous envoyons des SMS qui arrivent instantanément au destinataire, ce qui rend la communication plutôt facile. La correspondance épistolaire semble avoir fait son temps et se fait à présent rare. Sa rareté lui donne un caractère plus noble malgré tout.


As-tu déjà eu une correspondance épistolaire ? Et si oui peux-tu nous faire part de ton expérience ?


- Oui, j’ai entretenu une correspondance épistolaire. D’ailleurs, je continue toujours d’en avoir car il est important pour moi de faire vivre la beauté des lettres. J’ai eu plusieurs correspondant(e)s avec qui chaque mot comptait. Certaines de celles-ci se sont pourtant très vite terminées, ne trouvant pas vraiment la plume de mon partenaire d’écriture intense. D’autres ont duré ou durent toujours, et je dois dire que jeter un œil quasiment impatient à sa boîte aux lettres est un sentiment à la fois déroutant mais sublime. Le jour où la lettre parvient à destination, une joie immense se répand dans l’âme. Tout le processus de la correspondance mène à un brin infini de bonheur. C’est d’ailleurs pour cela que je continue d’écrire : si une correspondance termine, je ne ferme jamais la porte à une nouvelle.


Penses-tu que ton livre pourrais redonner l’envie aux gens de renouer avec la correspondance épistolaire ?


- Le roman est paru le 3 juillet 2020 et déjà presque deux mois plus tard, je peux dire que certains lecteurs m’ont confié leur envie soudaine d’écrire ou de réécrire des lettres. Qu’elles soient amoureuses, amicales ou familiales, certains ont déjà réussi à se sentir proches des lettres à travers l’idylle d’Apolline et Roméo. Je pense que les prochains lecteurs pourraient avoir envie de reprendre la plume à la main et acheter de nouveaux des timbres pour laisser la magie de la graphie opérer.


Peux-tu nous parler de ton expérience en tant qu’auteure auto-éditée ?


- Pour ce premier roman épistolaire, je n’ai pas souhaité que quelqu’un d’autre que moi décide de la tournure de l’histoire. Elle me tenait si à cœur que je ne pouvais pas la laisser à quelqu’un d’autre, je ne me voyais pas la modifier. Elle me plaisait telle qu’elle était, concentrée sur la puissance des mots et des sentiments. En me tournant vers l’auto-édition, j’ai porté plusieurs casquettes. Celle d’auteure, d’éditeur, d’illustratrice, de commerciale et j’en passe. J’ai travaillé avec ma correctrice professionnelle, mais j’ai beaucoup appris lors du

processus. Cela demande énormément de travail et encore plus de vigilance car chaque détail compte mais si c’était à refaire, je le referai.


Quel a été le déclic pour écrire un roman épistolaire ?


- J’ai toujours aimé lire et écrire des lettres mais je trouvais que le genre se faisait (très) rare. C’est ma dernière correspondance qui m’a donné envie de me lancer dans l’écriture d’un roman épistolaire. En écrivant un jour une lettre, une histoire s’est filée dans ma tête. Je la trouvais cohérente et attachante, alors je me suis lancée à griffonner quelques notes.


En ce qui concerne la structure des différentes parties du roman, tu fais part d’une métamorphose sur les différents stades de l’amour, pourquoi avoir choisi cette structure ? T’es-tu inspiré de certains poètes pour la schématisation ?


- Je crois que ce dont je suis le plus fière dans ce roman, c’est bel et bien cette métamorphose de l’amour comparé aux stades de la floraison. Je voyais l’amour s’épanouir comme une délicate fleur, sans oublier qu’il connaît d’une manière ou d’une autre l’état de la décomposition. Cette structure est aussi un hommage à Rupi Kaur que j’aime beaucoup, puisqu’elle associe beaucoup la flore avec les sentiments et les individus.


Penses-tu que Internet a détruit à tout jamais le plaisir d’écrire et de recevoir des lettres ?


- Je pense qu’Internet a rendu la lettre immortelle et incroyablement magnifique. Elle devient presque luxueuse alors qu’elle fut durant longtemps une façon ordinaire de correspondre. Disons-nous d’Internet qu’il est le plus magnifique outil de correspondance ? Peut-être qu’un jour, les générations suivantes admireront ce système. Malgré tout, je pense qu’Internet a fait son nid et que nous ne retrouverons plus la multitude de lettres qui étaient envoyées. Il faut vivre avec son temps, mais il est clair que la lettre est beaucoup plus plaisante grâce à lui.


Dans ton roman tu nous fais part de nombreux idéaux notamment sur l’éducation.

À ce jour que penses-tu de l’éducation inculpé dans notre société ?


- À mon sens, l’éducation actuelle inculpée dans notre société devrait retrouver une certaine fraicheur. L’individualisme est devenu beaucoup trop présent, et il est nécessaire de rassembler plutôt que de diviser. La façon dont l’éducation se transmet est à mon avis presque obsolète. Il faut écouter les personnes et voir plus loin que de simples résultats, car elles marquent le futur.


Dans ton roman le personnage principal féminin qui est Apolline exerce le métier d’avocate et est décrite avec une personnalité philosophique qui est très juste en ce qui concerne autrui, ce personnage tire-t-elle de ton propre caractère ?


- Apolline est étudiante en Droit et convoite en effet le métier d’avocate. Elle essaie d’être la plus juste possible avec autrui et, oui, je crois qu’elle tire de mon propre caractère. Bien qu’il soit difficile de mesurer ce qui est juste ou non, j’œuvre le plus possible pour aider autrui et tirer des solutions plutôt que créer un état conflictuel.


Dans ton roman tu te réfère souvent à de grands écrivains de l’époque tels que Victor Hugo, peut-on donc en conclure que tu es une grande romantique et une lectrice compulsive de roman en tout genre ?


- Ces auteurs romantiques ne sont pas glissés par hasard, et il est évident que le roman renferme quelques éclats de moi. On peut dire que je suis une grande romantique, adorant ceux qui ont fondé le mouvement et aspirant à le développer. J’ai l’audace de me prétendre comme une assez grande lectrice mais j’ai, moi aussi, mes préférences en matière de genre littéraire. J’ai, pour l’heure, toujours eu beaucoup de mal avec le fantastique et les romans policiers. Les classiques et quelques romans de nos jours constituent la majorité de ma bibliothèque.


Quelles sont tes sources d’inspiration ?


- Mes plus grandes sources d’inspiration sont ma vie, mon idylle avec ma moitié et la nature. Cette dernière m’inspire énormément par sa richesse, elle me semble être incommensurable et infinie. Dans Les Cœurs en fleurs, il y a en quelque sorte une ode à la nature. Il n’y a qu’à relire le titre, il parle pour moi.


La période de confinement ta-t- elle aider à décupler ton imagination pour ton roman ?


- Le confinement m’a aidé à prendre du recul sur le roman et à imaginer une toute autre histoire. A vrai dire, le roman ne devait pas être ce qu’il est aujourd’hui et j’avais imaginé une fin différente que celle que j’ai choisie. Cette période de confinement a été difficile pour toutes et tous, et surtout exceptionnelle car nous n’avions jamais connu cela. Je me suis dit que je ne pouvais pas écrire un roman sans en parler, sans laisser de traces aux futures générations qui étudieront la question. Mon roman est sans doute un des premiers qui parle de la crise sanitaire liée au COVID-19, et j’ai vu mon imagination décuplée durant celle-ci.


Quelles sont tes genres de prédilection en matière de lecture ?


-Concernant mes genres de prédilection en matière de lecture, je dirai que le roman et la poésie sont les deux plus importants. Vient ensuite le théâtre, mais je lis essentiellement des œuvres classiques. A côté de cela, je suis une fidèle lectrice de Nicolas Barreau, de Rupi Kaur, de John Green et d’Agnès Ledig.


Comptes-tu écrire d’autres romans épistolaires ?


- Oui, je compte en écrire d’autres. Je ne compte pas cesser l’épistolaire mais je veux, au contraire, faire renaitre ce genre littéraire.


As-tu un projet en cours ?


- Pour tout dire, j’ai plusieurs projets en cours. Quelques projets d’écriture évidemment, mais j’ai aussi pour ambition de diversifier le monde des Cœurs en fleurs. J’aimerais donner à ce roman une toute autre dimension. De belles choses sont encore à venir.


Pourquoi avoir dédié une fin tragique à ton roman ?


- Je ne voulais pas une fin attendue. Tout est si beau avec Apolline et Roméo, je doute que le lecteur aurait apprécié que tout soit « tout beau tout rose ». Je tenais énormément à cette fin car j’avais besoin de lancer un message : le bel amour n’est pas toujours celui qui se termine bien. L’amour peut être beau même s’il est voué à cesser plus vite qu’on le croit.


As-tu déjà pensé à publier une suite

de ce roman épistolaire ?


-Pour ceux qui ont aimé les lettres d’Apolline et Roméo et qui souhaitaient en lire d’autres, vous serez peut-être ravis de savoir que je travaille sur le deuxième roman bien avant la publication du premier. Je ne me voyais pas laisser déjà mes deux protégés s’envoler.


Qu’as-tu ressenti en terminant ton livre définitivement ?


-Lorsque j’ai réellement terminé le roman, je n’y croyais pas tellement. Je me disais toujours que j’avais oublié quelque chose, que ce n’était pas possible qu’il n’y a plus rien à faire. C’était dur de passer à autre chose, à accepter que les personnages aient tracé leur chemin. Mais en même temps, j’étais soulagée et très fière d’être allée jusqu’au bout et d’avoir donné vie à deux personnages si touchants.


Pourquoi avoir choisi l’auto- édition plutôt que d’envoyer ton manuscrit dans une maison d’édition classique ?


-Comme expliqué un peu plus haut, je ne voulais pas que cette histoire soit modifiée dans son fond. Je la voyais et l’aimais ainsi. J’avais besoin de porter toutes les casquettes, je suis quelqu’un de très indépendant. C’était aussi un moyen de me rendre encore plus contente de moi- même.

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